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de la vérité, et nous nous taisons sur ce que nous voyons en Lithuanie et en Pologne, parce que nous ne sommes pas envoyés comme agens de discorde ». Après avoir ajouté que les Seigneurs russes ne connaissaient que leur Souverain, et n’avaient de relations avec aucun Prince étranger ; que le Sultan ne demandait ni Kazan ni Astrakhan, mais seulement notre amitié ; que le Khan, se rappelant encore l’année 1572 et le prince Michel Vorotinsky, n’ôsait pas même jeter les yeux sur notre Ukraine ; que la tranquillité la plus parfaite régnait dans toute la Russie ; que nous commandions paisiblement, même dans les contrées éloignées de la Sibérie, sur la Konda, dans le royaume de Pelyme, dans le pays des Kolmacks et sur l’Oby, où quatre-vingt-quatorze villes nous payaient tribut ; l’Ambassadeur conclut en ces termes : « Est-ce là ce que vous appelez la décadence de la Russie ? Nous désirons la paix : mais nous ne l’achèterons pas. Voulez-vous la guerre ? Commencez-la. Voulez-vous faire mieux ? Entrons en accommodemens ».

Les négociations commencèrent. Le Tsar