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le désintéressement avec lequel on avait rendu la liberté aux prisonniers Lithuaniens, il exigeait une rançon démesurée pour les nôtres. Après avoir reçu cinquante-quatre milles roubles du Tsar, il renvoya quelques-uns de ces prisonniers, mais il garda les plus marquans (45), et ne voulut pas rendre l’argent enlevé à des voyageurs de Moscou, qui allaient en Grèce porter des aumônes et demander des prières pour le repos de l’âme du Tsarévitche Ivan. Il ne fit rien pour arrêter les dévastations de ses Voïévodes, qui, de Livonie, de Vitebsk et d’autres endroits, envoyaient des bandes de brigands dans les provinces de Pskof, Vélikoloutsk et Tchernigoff. En un mot, il cherchait visiblement à lasser la patience de la Russie, afin d’amener la guerre.

Troëkouroff trouva Étienne à Grodno, et remit aux Seigneurs de son Conseil, la lettre de nos Boyards. Après en avoir pris connaissance, ils témoignèrent un grand mécontentement. « Désirant la tranquillité, dirent-ils, et en dépit de notre Souverain, nous vous avons proposé les conditions d’une fraternité sincère, d’accord avec les intérêts des