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que des Russes de distinction avaient pu abandonner leur patrie, pendant le règne du cruel Ivan, mais non sous celui du débonnaire Fédor ; on ne tarda pas à croire que ce prétendu fuyard semait l’argent qui lui avait été fourni par la caisse du Tsar, pour séduire et corrompre, et on vit une nouvelle preuve de sa fausseté dans le soin qu’il mettait à rabaisser la Russie et à la représenter comme prête à tomber aux pieds d’Étienne. « C’est ainsi, disait-on, que le Roi, séduit par David Belsky, a perdu une nombreuse armée sous les murs désastreux de Pskof ; doit-il s’exposer à être une seconde fois victime de sa crédulité ? Il approche de la vieillesse : une mort soudaine peut lui arracher le glaive des mains et nous faire perdre le fruit même de ses victoires. Tandis qu’une Diète turbulente disputerait pour le choix du successeur d’Étienne, un ennemi puissant ravagerait la Lithuanie. Il vaut donc mieux profiter de la faiblesse connue de Fédor, pour conclure avec les Boyards de Moscou, une alliance sincère et durable entre les états, alliance in-