Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/382

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Latine. Michel, aussi rusé que cupide, voulut encore, pour la dernière fois, avoir de notre or, et prit quelques ducats à titre d’arrhes, car les Tsars distribuaient des aumônes au Clergé de Lithuanie, et avec intention. Ils voulaient par là entretenir dans le peuple l’amour pour leurs coréligionnaires. Ce fut dans la même année, 1595, que ce fourbe, ayant appelé à Kief tous les Évêques, les détermina à chercher la paix et la sécurité dans le sein de l’Église d’occident. Il n’y eut que deux évêques, Gédéon Balaban de Lemberg, et Michel de Pérémichle, qui se montrèrent opposans ; mais on ne les écouta pas, et, à la grande satisfaction du Roi, on envoya à Rome les prélats Ipate de Vladimir et Cyrile de Loutsk, qui, en plein Vatican, baisèrent solennellement le pied de Clément VIII, et lui livrèrent leur Église.

Cet événement remplit de joie le Pape et les Cardinaux. On loua Dieu et on honora les Ambassadeurs du Clergé de Russie, titre qu’on donnait aux évêques de Vladimir et de Loutsk, pour relever le triomphe de Rome. On leur