Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/381

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ils rappelaient les désagrémens qu’éprouva le Clergé en Lithuanie, lorsqu’il rejeta le décret du Concile de Florence. Le métropolitain Ragosa cachait encore sa trahison ; il se vantait de son zèle pour l’orthodoxie, et il fit dire aux ambassadeurs de Moscou, qui traversaient les états de Sigismond pour se rendre en Autriche, qu’il n’osait les voir, étant en disgrâce, et persécuté pour sa fermeté dans les dogmes de l’Église d’orient, trahie et abandonnée par les faibles. Il n’était soutenu, ajoutait-il, que par le voïévode de Novgorod, Seversky, qui déjà, lui-même, était réduit au silence par la peur. Le Pape exigeait absolument du Roi et des grands, la réunion des éparchies de Lithuanie à l’Église romaine, et voulait donner la métropole de Kief, à un de ses Évêques ; quant à lui, métropolitain Ragosa, il se voyait forcé inévitablement à abdiquer son titre et à se renfermer dans un couvent (262). Les Ambassadeurs lui conseillèrent d’être inébranlable au milieu de la tempête, et de souffrir plutôt la mort que d’abandonner son troupeau à la merci des loups dévorans de la communion