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comme bigame, et consacra à sa place Michel Ragosa ; il y jugea les Évêques et punit les archimandrites indignes (260). Cette sévérité produisit un grand mécontentement. D’autres causes agissaient en même temps, telles que les efforts du Pape et la volonté du Roi, les séductions et les menaces. Dès 1581, le rusé jésuite Antoine Poissevin, trompé par Ivan non moins fin que lui, écrivit, des bords de la Chelona, à Grégoire XIII, que, pour faciliter la conversion des hérétiques Moscovites, il fallait auparavant éclairer de la vraie lumière, Kief, berceau de leur religion (261). Il l’engageait à se mettre en rapport avec le Métropolitain et les évêques de Lithuanie ; à envoyer auprès d’eux un homme instruit et sage qui, par la conviction et les caresses, put préparer le triomphe de l’Église latine dans le pays de l’hérésie. Antoine écrivait et agissait en même temps. Il inspira à Bathori l’idée d’établir un collège de jésuites à Vilna, pour y élever de pauvres jeunes gens de la religion Grecque dans les préceptes de celle de Rome. Il s’occupait de la traduction, en langue Russe, des