mœurs monastiques, qui a tout le caractère du dénigrement. Piété. Il avoue cependant qu’il y avait en Russie une véritable piété. Soit pour plaire à la disposition générale des esprits, soit pour calmer les remords dont sa conscience était déchirée, Godounoff affectait une grande dévotion. Mort du premier Fils de Boris. En 1588, n’ayant qu’un seul fils en bas âge, il le porta, malade, pendant l’hiver, sans la moindre précaution et sans écouter les médecins, dans l’église de Saint Basile : l’enfant mourut (258). Inspirés. Il y avait alors à Moscou un inspiré qu’on respectait à cause de sa sainteté réelle ou feinte. Il marchait dans les rues, avec les cheveux flottans, et nu, par les gelées les plus fortes ; il prédisait des calamités et disait publiquement du mal de Boris, qui n’osa cependant sévir contre lui, craignant peut-être le peuple, ou ajoutant foi à la sainteté de cet homme. De semblables inspirés ou bienheureux paraissaient souvent dans la Capitale ; ils portaient des chaînes ou des cilices, et avaient le droit de reprocher à chacun la vie licencieuse qu’il menait, et même aux gens les plus distingués ; ils pouvaient également prendre sans payer, dans les boutiques, tout ce
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