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les Russes, excepté les nobles, n’avaient point de confiance dans les remèdes. Les gens du commun se servaient ordinairement d’eau-de-vie dans laquelle ils mettaient de la poudre à canon, de l’oignon et de l’ail pilés, après quoi ils employaient les bains. Ils ne pouvaient souffrir le musc ni les pilulles ; quant aux lavemens ils en avaient une telle répugnance qu’on ne put jamais la vaincre, même dans les cas les plus désespérés. Différens usages. Celui qui, après avoir été malade à toute extrémité et avoir reçu l’Extrême-Onction, relevait d’une grande maladie, portait jusqu’à sa mort un vêtement noir pareil à celui des moines. On prétend que sa femme pouvait se remarier. Les morts étaient enterrés avant l’expiration des vingt-quatre heures. Les riches étaient pleurés dans leurs maisons et sur leurs tombes par une quantité de femmes qu’on louait à cet effet, et qui chantaient en sanglotant : « Était-ce à toi de quitter ce monde ? Ne possédais-tu pas la faveur du Tsar ? N’avais-tu pas des richesses et des honneurs, une épouse tendre et d’aimables enfans ?.… etc. ». Les quarante jours de deuil se terminaient par un festin