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sossées, des coqs de bruyère au saffran, des gélinottes aux prunes, des canards aux concombres, des oies au riz, des lièvres au vermicel et aux navets, des cervelles de daim, etc. ; des soupes de saffran, blanches et noires, de citrons et de concombres, du pain blanc, des pâtés avec de la viande, du fromage et du sucre ; des crêpes, des gâteaux, des blancs-manger, de la crême, des noisettes, etc. Les Tsars voulaient étonner les étrangers par une telle abondance, et ils y parvenaient.

Hospitalité. On retrouvait, également l’ancien luxe de l’hospitalité des Slaves, dans les maisons des particuliers à Moscou ; il n’y avait point d’hôtes avares pour leurs convives ; aussi le reproche d’ingratitude, le plus offensant était-il : « tu as oublié mon pain et mon sel ». Ces copieux repas, les longues méridiennes et le peu d’exercice que faisaient les gens de distinction et les riches, produisaient en eux cet embonpoint qui passait alors pour une qualité : être un homme fort et puissant signifiait avoir des droits au respect ; mais cet embonpoint ne les empêchait pas Longévité. de vivre jusqu’à quatre-vingts, cent et cent vingt ans. Il n’y