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deux énormes canons démontés. Cette partie de la ville renfermait les maisons d’un grand nombre de Boyards, de dignitaires, de marchands distingués, et un arsenal bien fourni. Dans le Bielgorod, ainsi appelé à cause de ses murs blanchis, étaient la fonderie, sur le bord de la Néglinnaïa, l’Hotel des Ambassadeurs, celui des Lithuaniens, des Arméniens, les marchés aux chevaux et au foin, la boucherie, les maisons des enfans Boyards, des employés aux tribunaux et des marchands. Dans la ville de bois ou Skorodom, c’est-à-dire bâtie à la hâte, en 1591, demeuraient les bourgeois et les artisans. Autour des édifices, on voyait des bois, des jardins, des potagers et des prairies. Auprès du Palais même on fauchait du foin ; et les trois jardins du Tsar n’occupaient pas un petit espace au Kremlin. Les moulins, dont un se trouvait à l’embouchure de la Néglinnaïa, les autres sur la Jaousa, donnaient un aspect de campagne à la ville. La Slobode allemande ne faisait point partie de la ville, non plus que Krasnoé-Selo, où habitaient sept cents ouvriers et petits marchands, auxquels le sort, pour le malheur de la famille de Boris,