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le laisser prince de Sibérie, s’il voulait consentir à venir à Moscou, faire acte de soumission. Abdoul Khaïr, prisonnier en Russie, écrivait dans le même sens à son père ; louant la générosité de Fédor, qui lui avait donné, ainsi qu’au Tsarévitche Mahmet Koul de riches propriétés, aimant à réjouir tout ce qui respire et à pardonner aux coupables.

Abandonné par ses deux fils, alliés des Nogais et de l’illustre Tchin-Mourza (qui avait passé de notre côté avec la mère du Tsarévitche Mahmet Koul), Koutchoum répondit avec fierté aux propositions de Fédor : « Je n’ai pas cédé la Sibérie à Iermak quoiqu’il l’ait conquise ; mais désirant la paix, j’exige pour frontière, les bords de l’Irtiche ». La rage impuissante de Koutchoum n’empêcha pas les Russes de se raffermir de plus en plus en Sibérie, en y fondant de nouvelles villes, depuis la Petchora, jusqu’à la Kête et la Tara, afin de faciliter les communications avec la Permie et Ouffa, construite en même temps que Samara pour réprimer les Nogais. L’an 1592, sous le commandement du Voïévode de Tobolsk, le prince Labanoff-Rostofsky,