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deux mille quatre cents pouds, sur le Troïl et sur l’Aspide ; le premier a été coulé en 1586, et les deux autres en 1590.

Moscou. Les progrès de la civilisation se faisaient remarquer au seul aspect de la Capitale. Moscou s’embellit aux yeux, non seulement par de nouveaux édifices en pierres, mais par l’élargissement des rues, pavées en bois et moins boueuses (249). Le nombre de belles maisons augmenta : elles étaient ordinairement construites en bois de sapin, à deux ou trois étages, avec de grands escaliers et de grands toits en planches qui avançaient en dehors. Les chambres à coucher d’été et les magasins en pierres se trouvaient dans les cours. L’élévation de l’édifice et la grandeur de la cour désignaient le rang du maître. Les bourgeois pauvres habitaient encore dans des cabanes, avec des poëles sans tuyaux ; dans les appartemens des riches il y avait des cheminées en faïence. Pour prévenir les incendies, des employés militaires, chaque jour, en été, parcouraient la ville et faisaient éteindre tous les feux, après qu’on avait fini de préparer le manger (250). Moscou, c’est-à-dire le Kremlin, le Kitaï, le Tsa-