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ozéro, et par conséquent existait déjà au quinzième siècle. Faisons également, mention d’un manuscrit qui avait rapport à la médecine, traduit du Polonais, en 1588, pour le voïévode de Serpoukhoff, Thomas Boutourlin. Ce monument de la science et de l’ignorance de ce temps, est très-curieux par rapport à la langue et par la traduction hardie de quelques noms ou de quelques termes techniques (246).

C’est peut-être au temps de Fédor ou de Godounoff que se rapportent également les anciennes chansons Russes, dans lesquelles il est question de la conquête de Kazan et de la Sibérie ; des orages du règne d’Ivan ; du vertueux Nikita Romanovitche, frère de la tsarine Anasthasie ; du scélérat Malouta Skouratoff ; des invasions des Khans en Russie. Les contemporains racontent et leurs descendans chantent les événemens. La mémoire trompe, l’imagination amplifie, le goût moderne corrige, mais l’esprit reste et conserve quelques traits marquans du siècle ; et, non seulement dans nos chansons de guerre ou de chasse, mais même dans celles d’amour, on retrouve le cachet de l’antiquité : on y voit comme l’em-