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Russie passe dans les bras de l’Éternel ! Mais ce n’est point par la mort, c’est par un sommeil tranquille ; l’âme s’envole et le corps reste immobile.… Nous ne voyons, ni frémissemens, ni convulsions.… Voilà le moment des sanglots et non des discours ; de la prière et non de l’éloquence.… La parole du Prophête s’accomplit sur nous : Qui donnera une source à mes larmes, afin que je puisse assez pleurer ?.… Tout est douleur, tout est plainte.… Dès ce moment le Trône antique et brillant de la grande Russie commence son veuvage, et la populeuse et grande ville de Moscou devient une triste orpheline (243) ». Job qui devait le Patriarcat à Boris, et qui lui était sincèrement dévoué, dit de lui dans ce discours : « Aux temps heureux de Fédor, gouvernait sous lui son illustre beau-frère et serviteur, homme supérieur, unique en Russie, non seulement par l’éclat de son rang, mais aussi par sa profonde sagesse, sa bravoure et sa piété. Par ses soins, cet Empire florissait dans une paix glorieuse, à l’étonnement de tout le monde et même du Tsar, et à la