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Il est probable que le métropolitain Dionisi mérita le surnom de Grammairien par quelques écrits estimés ; mais nous ne les connaissons pas. Le patriarche Job a décrit la vie, les vertus et la mort de Fédor, d’un style fleuri et qui n’est pas dépourvu de chaleur. Voici comme il parle de son héros : « Ses vertus l’ont égalé aux plus dignes Souverains de l’antiquité ; il fut l’ornement et la lumière de ses contemporains, et le plus bel exemple pour ceux à venir ; sans s’attacher au vain éclat de la terre, il nourrissait son âme royale de la parole de Dieu, et tel qu’une source intarissable, il répandait ses bienfaits sur l’univers. Il prospérait, avec sa tendre épouse, dans la pratique de la vertu et dans la foi divine… Il n’avait qu’un seul bien sur la terre, un seul rejeton de la dynastie régnante, et il fut privé de sa fille chérie ; afin qu’il donnât l’exemple d’un cœur brisé par la douleur, et qui cependant se soumet, avec une humilité chrétienne, à la volonté du Tout-Puissant, tandis que la nation entière se livrait au désespoir.… Ô nouvelle effrayante et terrible ! Le Tsar adoré de la