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pour nos mines de Petchera, découvertes déjà en 1491, mais qui étaient presque inutiles par le manque de mineurs habiles. En 1597, lorsque le Tsar envoya auprès de l’Empereur le gentilhomme Véliaminoff, il lui ordonna de nous procurer en Italie, à quelque prix que ce fut, des ouvriers qui sussent trouver et couler l’or et l’argent. Outre quatre ou cinq mille soldats étrangers que Fédor payait, la Slobode de la Jaousa, à Moscou, se peuplait chaque jour davantage d’Allemands qui, du temps d’Ivan, s’enrichissaient par la vente de l’eau-de-vie et de l’hydromel, et étalaient un luxe scandaleux ; leurs femmes ne voulaient porter que des habits de velours et de satin. Sous le règne de Boris, ils obtinrent de nouveau la permission d’avoir une église, et quoiqu’ils vécussent séparés, ils communiquaient librement et amicalement avec les Russes. Les Tsars, en suivant fidèlement les principes d’Ivan III, et en attirant, au moyen de l’or et des honneurs, les artistes, les savans Européens, en multipliant les écoles paroissiales et le nombre des lettrés parmi les employés, auxquels la noblesse même portait