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le despote Ivan envoyait en Europe des jeunes gens pour s’y instruire. Il est vrai que les étrangers n’étaient admis chez nous qu’avec choix et circonspection. En 1591, Nicolas Varkotche, ambassadeur de Rodolphe, écrivit à Boris, qu’un certain comte Italien nommé Scotti, appelé à Moscou par Ivan, désirait servir Fédor ; que ce Comte, distingué par l’Empereur et par plusieurs Souverains, possédait le don de toutes les langues qu’on parlait sur la terre, et toutes les sciences ; au point que, ni en Italie, ni en Allemagne, on ne pouvait trouver personne à lui comparer. Boris répondit : « Je loue l’intention du Comte, homme aussi noble et aussi instruit. Notre grand Souverain, bienveillant pour tous les étrangers qui nous arrivent, le distinguera sans doute, mais je n’ai pas encore eu le temps de lui en parler ». Il n’y a nul doute que le Comte ne fut connu en Russie pour un espion ou pour un homme dangereux et que cette raison n’ait fait rejeter ses offres ; car, non seulement nous ne refusions pas les gens instruits, mais nous les invitions à venir chez nous ; témoin John