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par les progrès de l’industrie. Nous devons à la curiosité et à l’esprit d’observation des Anglais, qui savaient le plus en profiter, les données très-détaillées que nous avons à cet égard. « Il existe peu de contrées au monde, écrivent-ils, où la nature ait été plus généreuse envers les hommes qu’en Russie, et où elle ait répandu ses dons avec plus d’abondance. Les jardins et les vergers sont remplis de fruits et de légumes savoureux ; de poires, de pommes, de prunes, de melons, de pastèques, de concombres,, de cerises, de framboises, de fraises, de groseilles ; les bois et les prairies tiennent lieu de potagers. Des plaines d’une immense étendue sont couvertes de blé, de froment, de seigle, d’orge, d’avoine, de pois, de sarrazin, de millet. L’abondance fait naître le bon marché : une mesure de froment ne vaut ordinairement pas plus de deux altines, (trente kopecks d’argent actuel). Il n’y a que l’indolence des cultivateurs et la cupidité des riches qui produisent quelquefois la cherté. Ce fut la cause pour laquelle on paya à Moscou, en 1582, treize altines pour une mesure de