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moralité ; 3o le monopole qu’exerçait la Couronne faisait souffrir le commerce en le privant de la liberté de vendre ses marchandises avant que celles du Tsar ne fussent vendues. Richesses des Strogonoff. Fletcher dit, que « parmi les marchands, il n’y avait de connus pour leurs richesses que les frères Strogonoff, qui avaient jusqu’à trois cent mille roubles, argent comptant, environ un million et demi de nos roubles d’argent actuel, outre leur fortune en immeubles ; qu’ils avaient à leur service beaucoup de maître-ouvriers étrangers et Hollandais, quelques apothicaires et médecins, dix mille hommes libres et cinq mille serfs, occupés à cuire le sel, à abattre les forêts et à cultiver la terre depuis la Vitchegda jusqu’aux frontières de la Sibérie ; il ajoute qu’ils payaient annuellement au Tsar, vingt-trois mille roubles d’impôts, mais que le gouvernement les ruinait impitoyablement en leur demandant tous les jours davantage ; tantôt sous la forme d’impôt, tantôt sous celle d’emprunt ; qu’en général, il y avait peu de gens riches en Russie, car le Trésor absorbait tout ; que les Princes apanagés et