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Images qui se trouvaient devant elle, au nom du Sauveur, de l’Église et de la Russie, de donner à des millions de Chrétiens un Souverain adoré dans son illustre frère.

Enfin, on entendit la parole de grâce ; les yeux de la Tsarine, qui avait été insensibles jusqu’alors, se remplirent de larmes, et elle dit : « Puisque telle est la volonté du Tout-Puissant et de la Sainte-Vierge, prenez pour vous gouverner, mon frère, afin de sécher les larmes du peuple. Que le désir de vos cœurs s’accomplisse pour le bonheur de la Russie. Je donne ma bénédiction à votre élu, et je le confie au Tout-Puissant, à la Vierge, aux saints de Moscou, à toi Patriarche et à vous Évêques et Boyards ; qu’il monte à ma place sur le Trône » ! Tous tombèrent aux pieds de la Tsarine, qui, ayant jeté un regard de tristesse sur l’humble Boris, lui ordonna de régner sur la Russie. Mais il témoigna encore de la répugnance, effrayé du poids que l’on confiait à ses faibles mains, et il demanda à en être exempté en disant à sa sœur : « Que, ne fut-ce que par pitié, elle ne devait pas faire de lui une victime du