Boyards, convinrent de faire chanter, le 21 février, un Te Deum dans toutes les Églises ; et d’aller ensuite avec les insignes de la Religion et de la Patrie, tenter, pour la dernière fois, le pouvoir des larmes et des instances sur le cœur de Boris. En même temps, le Patriarche et les Évêques décidèrent secrètement entr’eux ce qui suit :
« Si Boris prend pitié de nous, nous le reléverons du serment qu’il a fait de ne point accepter la couronne de Russie ; s’il ne le fait pas, nous l’excommunierons et dans le même couvent où il se trouve, nous déposerons nos croix et nos ornemens pontificaux ; nous y laisserons les images miraculeuses, nous défendrons le service divin et les chants dans toutes les Églises ; nous livrerons le peuple à son désespoir et l’Empire à sa ruine, aux troubles et aux massacres ; l’auteur de tous ces maux en répondra devant Dieu au jour du jugement dernier ».
Cette nuit, toutes les maisons de Moscou restèrent éclairées : tout se préparait à l’acte solennel ; dès l’aube du jour, au son de toutes les cloches, la Capitale se mit en mouvement.