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et dans ce mélange de rangs de toute espèce. Ils semblaient tous n’avoir qu’un désir ; on eut dit des orphelins empressés de trouver un père et qui savaient où le chercher. Les citoyens regardaient les nobles, les nobles les grands et ceux-ci tournaient leurs regards vers le Patriarche. Enfin Job, après avoir annoncé à l’assemblée qu’Irène n’avait point voulu régner, ni donner le Trône à son frère, et que Godounoff refusait lui-même la couronne de Monomaque, s’exprima ainsi : « La Russie privée d’un Souverain, l’attend avec impatience de la sagesse de l’assemblée ; vous Évêques, Archimandrites et Abbés ; vous Boyards, Nobles, Employés, Enfans-Boyards et gens de toutes les classes de la ville souveraine de Moscou et de toute la Russie, faites-nous part de vos idées et donnez-nous vos conseils pour chercher un Maître ? Quant à nous, témoins de la mort du Tsar et Grand-Duc Fédor, nous croyons que nous ne devons point chercher d’autre monarque que Boris Godounoff ». Alors tout le clergé, les Boyards, les Militaires et le peuple répondirent unanimement (216). « No-