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peuple et la reconnaissance de la patrie, en consacrant toutes ses actions au bien général. Godounoff régent de l’Empire. La Pentarchie, établie par Ivan, disparut comme une ombre ; il ne resta que l’ancien Conseil du Tsar, dans lequel Mstislafsky, Iourieff et Schouisky dirigeaient les affaires avec d’autres Boyards, en se soumettant aux volontés du Régent : car c’était le titre que l’on donnait à Boris (21). Lui seul, aux yeux de la Russie, gouvernait l’État ; il eomniandait au nom du Monarque, mais n’agissait que d’après lui-même ; il avait autour de lui des conseillers, mais personne avec qui il partageât le pouvoir.

Tandis que, fatigué des grandeurs, Fédor cherchait le repos dans la piété, tandis qu’après avoir suspendu les réjouissances et les festins, il allait en pélerinage dans les couvens, tels que celui de St. Serge et autres lieux de retraite, accompagné de son épouse (22) qui avait autour d’elle les femmes des principaux Boyards, et un régiment entier des gardes du corps (nouveau faste inventé par Godounoff, afin d’inspirer au peuple plus de respect pour Irène et sa famille), le régent s’occu-