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mort naturelle, tandis que lui même jouissait de tous les charmes du pouvoir que chaque jour consolidait entre ses mains. Quand par des forfaits on a mérité d’être calomnié, l’Histoire ne peut passer ces calomnies sous silence.

Mort de Fédor. À la fin de 1597, Fédor tomba dangereusement malade (207). Le 6 janvier, il se déclara en lui des symptômes mortels. Cette nouvelle répandit la terreur dans la Capitale. Le peuple chérissait Fédor comme un Ange descendu sur la terre ; et il attribuait à ses ferventes prières le bonheur de la Patrie. Il l’aimait avec vénération, comme le dernier Tsar du sang de Monomaque ; et lorsque dans les temples, sans cesse ouverts, il demandait au Tout-Puissant la guérison de ce bon Monarque, le Patriarche, les grands de l’État, les dignitaires, ayant perdu tout espoir et dans une affliction profonde, entouraient le lit du malade, attendant le dernier acte de l’autorité souveraine de Fédor, ses dernières volontés sur le sort de la Russie orpheline ; mais Fédor, à cette heure suprême, comme pendant la durée de sa vie, n’eut d’autre volonté que celle de Boris ; il