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à tour de rôle, dans la troisième pièce, avant la chambre à coucher du Tsar : dans la première et la seconde étaient les grands officiers de la Cour. Chaque porte était gardée par un laquais qui connaissait ceux qui avaient le droit d’y passer. Partout l’ordre était uni à une dignité imposante (199).

Godounoff en approchant de son but, cherchait de plus en plus à fasciner les yeux par l’apparence de toutes les vertus privées et politiques. Mais, si l’on doit en croire le tradition, il ajouta encore à ses crimes secrets un nouveau forfait. Cécité de Siméon. Siméon, qui portait le nom de Tsar, Grand-Duc de Tver, marié à la sœur du boyard Fédor Mstislafsky, et qui avait mérité la faveur d’Ivan, tant par ses fidèles services que par sa conversion au Christianisme, Siméon, qui avait à Tver une cour brillante et le pouvoir d’un gouverneur avec quelques priviléges de prince apanagé (200), fut obligé, sous le règne de Fédor, de quitter cette ville et de vivre isolé dans sa terre de Kouchaline. Peu distingué par son esprit et par son caractère, il montrait pourtant de la modestie dans la prospérité, et de la noblesse dans l’exil. Il