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mécontentement, lorsqu’elle vit arriver à Moscou, un nouvel Ambassadeur d’Angleterre, Jérome Horsey, autrefois chéri d’Ivan et de Boris, mais chassé de Russie, en 1588, pour avoir conçu le projet d’empêcher les Allemands de faire le commerce à Arkhangel (188). Ni le Tsar, ni le Régent ne le virent, et la Reine écrivit à Boris, qu’elle ne reconnaissait plus en lui son ancien ami ; que les Anglais persécutés par André Stchelkaloff, ne trouvaient plus de protecteur en Russie et devaient se résoudre à la quitter pour toujours. Cette menace produisit peut être son effet ; car Godounoff connaissait tout l’avantage que nous retirions de notre commerce avec l’Angleterre, pour notre prospérité et notre civilisation. Il savait qu’Ivan III n’avait jamais pu réparer la faute qu’il avait commise en éloignant, par trop de sévérité, de Novgorod, les marchands anséatiques. Godounoff, à ce que l’on assure (189), préférait les Anglais à tous les autres Européens, et portait un respect particulier à l’adroite Élisabeth qui, au milieu de ses plaintes et de ses menaces, ne cessait de témoigner de l’amitié à Fédor, et