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tranquillement et en paix dans la sienne, comme cela s’est toujours pratiqué et se pratique encore ».

L’Ambassadeur, peu content des réponses à chacun des articles de son mémoire, demanda une entrevue à Godounoff, et lui écrivit : « Illustre Seigneur, la Reine m’a ordonné de te saluer affectueusement ; elle connait tes bonnes dispositions pour sa nation, et t’aime plus que tous les Souverains de la chrétienté. Je n’ose importuner celui sur lequel repose tout l’Empire, mais je me réjouirai dans le fond de mon âme si tu me permets de contempler l’éclat de tes yeux, car tu es l’honneur et la gloire de la Russie ». Malgré toutes ses flatteries, Fletcher n’obtint point un succès complet ; et dans les nouveaux privilèges donnés aux marchands de Londres, il est question de paiement de droits, quoique légers. Godounoff n’accepta même pas les présens de la Reine ; « parce que, écrivait-il à Élisabeth, comme si tu voulais manquer de considération au grand Tsar, tu lui as envoyé en don, des petites monnaies d’or ». Notre Cour eut encore un plus grand sujet de