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foi des marchands de Londres, et nous réclamions d’eux près d’un demi million de roubles actuels (187) qu’ils avaient empruntés au trésor du Tsar, à Godounoff, aux Boyards et aux Nobles. Les marchands niaient cette dette, en chargeaient tantôt l’un, tantôt l’autre, et se plaignaient d’être opprimés. Le Tsar, en 1588, envoya un seconde fois Bekman à Londres, pour s’expliquer avec Élisabeth ; mais il fut long-temps sans pouvoir être admis auprès d’elle. La Reine pleurait alors un homme qui avait été cher à son cœur, le comte de Leicester ; enfin elle reçut l’envoyé Russe avec une grande bienveillance, elle le prit à part, et s’entretint avec lui à voix basse ; elle lui reprocha, mais sans colère, que quatre ans auparavant, l’ayant entretenu dans un jardin, il s’était servi dans un rapport au Tsar, du mot trivial de potager, en parlant de ce lieu de plaisance ; elle demanda des nouvelles de Godounoff ; elle assura qu’il n’y avait rien qu’elle ne fît par amitié pour Fédor ; mais elle annonça de nouvelles prétentions ; et le docteur Fletcher arriva à Moscou, chargé de les faire connaître. Cet envoyé, plus distingué par son