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l’avarice d’Alexandre, ni ses hésitations à nous payer tribut, ne changèrent rien à notre politique patiente et sage. « Mon trésor est épuisé, disait ce Prince, par le mariage de ma fille avec le prince de Dadian, et par les présens qu’exigent de moi les puissans Souverains mahométans (184) ». Ayant appris qu’Alexandre avait fait la paix avec son gendre Siméon, sous prétexte de complaire à la Russie, le Tsar écrivit au premier : « Je crois à ton zèle et j’y croirai encore davantage si tu engages Siméon à nous prêter serment de fidélité ». Alexandre trompait-il la Russie, comme l’avait assuré le Schah au prince Zvénigorodsky ? Non, il n’était que faible au milieu des forts ; nul doute qu’il ne préférât sincèrement la domination de la Russie à celle de la Turquie ou de la Perse. Il conservait l’espoir, il reprenait courage ; mais en voyant que nous ne pouvions ou ne voulions point envoyer en Ibérie des forces assez considérables pour sa défense, son zèle pour nous se refroidissait. Il ne quittait point le titre de tributaire de la Russie, mais, en réalité, il payait tribut au Sultan, en soie et en chevaux ; en même