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rapports avec l’Autriche ; son Ambassadeur vit celui de Rodolphe, à Moscou ; il nous cédait sans opposition l’Ibérie, mais il ajouta : « Le Tsar Alexandre trompe la Russie ; il me manque de respect et paye secrètement un tribut au Sultan ». Constantin, fils d’Alexandre, se trouvait en ôtage en Perse, ou, de gré ou de force, il avait embrassé l’Islamisme et avait épousé une musulmane. Le Schah, pour complaire à Fédor, lui permit d’aller à Moscou ; mais le jeune Prince s’y refusa, et dit à notre Ambassadeur, en versant des larmes : « Mon sort est de mourir ici dans un honorable esclavage ». Abbas, pour prouver toute l’amitié qu’il portait à la Russie, vint inopinément visiter le prince Zvénigorodsky, amenant avec lui Azim, Tsar chassé de Khiva, et son premier ministre, Tergat-Khan. Il y but du vin et de l’hydromel (car il aimait les boissons fortes, en dépit de Mahomet). Il examina, avec la plus grande attention, les images de la Vierge et de Saint Nicolas. Il accepta de l’Ambassadeur un bonnet de renard noir, en lui faisant cadeau à son tour d’un superbe coursier et d’une image de la Vierge,