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toi : son maître, Djéladin-Aïber, possède des contrées incommensurables et presque les deux tiers du monde peuplé ; mais j’estime encore plus ton maître que lui ». Ensuite Abbas commença à traiter d’affaires avec le prince Svénigorodsky ; il l’assura qu’il était fermement résolu à chasser les odieux Ottomans des possessions occidentales de la Perse, mais qu’auparavant il voulait reprendre le Khorozan à Abdoula, Tsar de Bukharie, qui s’en était emparé dans les malheureux temps de Godabent, et qui avait aussi conquis le pays de Khiva. « Je ne nourris, dit-il, qu’une seule grande idée, celle de rétablir l’intégrité et la gloire de l’ancienne Perse. J’ai quarante mille homme de cavalerie, trente mille d’infanterie et six mille canonniers. Je commencerai par mettre à la raison l’ennemi le plus voisin et je parviendrai jusqu’au Sultan, j’en fais le serment. Il me suffira de la promesse sincère du souverain de Moscou, de me seconder lorsqu’arrivera le moment de cette grande entreprise, afin que nous en partagions et la gloire et les avantages ». Abbas consentait à entrer en