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et fit l’éloge du Tsar et de Godounoff. Les plaisirs et les festins précédèrent les affaires ; pendant le jour, il y eut des promenades dans les jardins, de la musique, des danses et des exercices militaires dans lesquels Abbas lui-même montra une grande adresse, tant à lancer un coursier avec la rapidité de l’éclair, qu’à frapper juste un but avec des flèches. Le soir on fit des feux de joie ; on illumina les jardins, les cascades, les places publiques et les boutiques, où se précipitait une foule de peuple, et où l’on étalait les plus riches productions de l’Asie. Le Schah se glorifiait de son armée, de l’état florissant des arts et du commerce, et de sa magnificence. En montrant au prince Svénigorodsky ses nouveaux palais, il lui dit : « Ni mon père, ni mon grand-père n’en eurent de pareils ». Il lui fit voir aussi son trésor, et lui fit admirer un diamant jaune qui pesait cent zolotniks, et qu’il destinait en cadeau au Tsar, la riche selle de Tamerlan, des cuirasses et des casques travaillés en Perse. À diner, l’ayant placé à côté de lui, le Schah lui dit : « Vois-tu l’ambassadeur des Indes qui est placé plus bas que