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de cette importance prouvait toute la sincérité des bonnes dispositions de Fédor, malgré les retards inexplicables de l’Empereur et de ses alliés, à conclure un traité solennel avec nous. On comprend, en effet difficilement pourquoi la Cour de Vienne avait l’air d’éviter cette alliance, beaucoup plus dangereuse et sujette à des chances plus fâcheuses pour nous que pour l’Autriche, puisqu’elle devait conduire la Russie, qui était en paix, à une guerre avec le Sultan, qui combattait déjà l’Autriche. L’Empereur répondit au Tsar, que l’éloignement des lieux, la haine qui existait en Espagne contre l’Angleterre et la France, les troubles des Pays-Bas, la vieillesse de Philippe et le nouvel avénement du pape Clément VIII, retardaient une alliance générale des puissances chrétiennes contre les Ottomans. Illustre Ambassadeur de l’Empereur. Il envoya pourtant auprès de Fédor un grand de sa Cour, Abraham, burgrave de Donau (178), avec un membre du Conseil, Georges Kal, vingt gentilshommes et quatre-vingt-douze valets.

Cette ambassade ne satisfaisait que l’amour-propre de la cour de Moscou par sa magnifi-