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noirs, trois cent trente-sept mille deux cent trente-cinq petits-gris, et trois mille castors, valant quarante-quatre mille roubles d’alors. Le gentilhomme du Conseil, Véliaminoff, fut chargé de les porter ; on lui rendit des honneurs extraordinaires à Prague : les troupes étaient sous les armes dans toutes les rues par lesquelles il devait passer, pour se rendre au palais, dans la voiture de l’Empereur ; il reçut des invitations de toutes parts et fut l’objet de toutes les prévenances. Il était sans cesse prié à des diners qui étaient toujours accompagnés de musique ; cet envoyé, cependant, ne recherchait point ces occasions de plaisir, disant que le Tsar pleurait la mort de sa fille, et que toute la Russie pleurait avec lui. Après avoir étalé, dans vingt chambres du palais, les présens de Fédor aux yeux de l’Empereur et de ses seigneurs, il satisfit leur curiosité par la description de la Sibérie si riche en belles fourrures, mais il ne leur dit pas le prix de cet envoi du Tsar, que les juifs de Bohême et les marchands estimèrent à huit tonneaux d’or. Véliaminoff fit sentir au ministère Autrichien qu’un secours pécuniaire