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Mourat qui était mort à Astrakhan, de se rendre auprès du Khan ; il envoya à Kazi-Ghiréï dix mille roubles, outre des pelisses et des étoiles précieuses, promettant de lui en faire passer autant chaque année ; enfin, il parvint, dans le courant de l’été de 1594, Paix avec le Khan. à recevoir de lui un acte d’alliance avec un cachet d’or. Cet acte, par les conditions qu’il contenait et par ses termes, rappelait les anciens traités par lesquels le bon et sage Mengli-Ghiréï assurait Ivan III de son amitié fraternelle. Kazi-Ghiréï s’engageait à être l’ennemi de nos ennemis ; à punir sans miséricorde ceux de ses sujets qui attaqueraient la Russie ; à rendre le butin et les prisonniers qu’ils pourraient faire ; à veiller à la sureté des ambassadeurs du Tsar, à celle des négocians, et à ne point arrêter dans leur route les étrangers qui se rendraient à Moscou. Quoiqu’à dater de cette époque, et pendant environ trois ans, les Tatares de Crimée n’eussent pas inquiété nos possessions, employant toutes leurs forces à aider le Sultan dans sa guerre avec la Hongrie, l’armée Moscovite n’en continua pas moins à rester sur les bords de l’Oka, prête à combattre.