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relations se bornaient à celles qu’ils entretenaient avec les commandans de Novgorod ». Mais les orgueilleux seigneurs Polonais, encore ulcérés de la fierté altière de Bathori, chérissaient le débonnaire Sigismond, et vantaient le bonheur qu’il avait eu de remporter une victoire sur le Khan de Crimée. Ils espéraient s’emparer sans guerre de l’Esthonie, après avoir obtenu de la Russie une trève dont elle était également contente.

Affaibli par la malheureuse campagne de Russie, le Khan n’en continuait pas moins d’agir offensivement envers les puissances chrétiennes ses voisines, et d’y chercher du butin. Cette conduite avait pour principal but de ne point encourir le mépris de ses Princes avides, et de conserver un pouvoir que la colère d’Amurat lui aurait infailliblement enlevé ; car le Sultan lui avait fait les plus cruels reproches sur sa fuite pusillanime de Russie, et dont la honte rejaillissait sur les drapeaux Ottomans (170). Pour endormir Fédor, Kazi-Ghiréï lui écrivit, en l’engageant à renouer leurs anciens rapports d’amitié ; il s’excusait sur sa facilité à croire des rapports d’hommes