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avec la croix, lui dit : « Seigneur, fils chéri de l’Église et de notre humilité, élu de Dieu et conduit par lui au trône, par le pouvoir qui nous vient du Saint-Esprit, nous te sacrons et couronnons. Sois Souverain de la Russie ».

Dionisi, après avoir posé la croix, le bandeau et la couronne de Monomaque sur la tête de Fédor, en répétant la prière : que Dieu bénisse son règne ; le prit par la main, le plaça sur une estrade, particulièrement destinée au Souverain, et après lui avoir remis le sceptre il lui dit : « Veille aux bannières de la grande Russie ». Dans ce moment l’archidiacre, placé devant le sanctuaire, les prêtres qui étaient dedans, et les chœurs entonnèrent l’hymne in plurimos annos, adressé au Souverain nouvellement couronné, qui fut alors salué par le clergé, les dignitaires et le peuple, au bruit des plus vives acclamations. Le Métropolitain, dans un discours succint, rappela à Fédor les principaux devoirs d’un Monarque ; savoir : de veiller à la conservation de la Religion et de l’État, d’observer un pieux respect pour le clergé et la foi due aux