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Tcherkesse Antoine, qui demandait de l’or à la Suède, pour payer l’invasion de Kazi-Ghiréï en Russie. « L’or est prêt pour le vainqueur, répondit le roi Jean, Le Khan a vu Moscou, mais n’a pas sauvé notre pays du glaive des Russes (165) ». Voyant que Sigismond même ne pouvait être un défenseur puissant pour la Suède, Jean, dans les derniers momens de sa vie, désirait sincèrement la paix avec la Russie. Il envoya, au mois d’août 1592, le maréchal Flémingue, le général Boyé et d’autres dignitaires, sur les bords de la Plussa, où ils conclurent avec Michel Soltikoff, lieutenant de Sousdal, et déjà au nom du nouveau souverain de la Suède (166), une trève de deux ans. Jean était mort le 25 novembre, et son fils Sigismond lui avait succédé, réunissant ainsi sous son sceptre les forces de deux puissances ennemies de la Russie. Cet événement causa une grande joie à Varsovie et à Stokholm ; il inquiéta Moscou, mais pour peu de temps. Il se présenta des circonstances inattendues et plus favorables à la Russie que dangereuses pour elle ; car l’avénement de Sigismond au trône de Suède, au