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Mstislafsky et Godounoff couchèrent à Bitzi, de-là, ils poursuivirent l’ennemi avec des détachemens de cavalerie légère, qui atteignirent son arrière-garde près de Toula ; ils la battirent et firent prisonniers un millier de soldats et quelques Mourzas des plus distingués ; ils foulaient aux pieds et exterminaient les Tatares qu’ils trouvaient dans les Stèpes, et ils les chassèrent entièrement de nos possessions, où Kazi-Ghiréï n’eut pas le temps de commettre les ravages qu’il projettait. Il arriva le 2 août à Bakschisaraï, en charrette, au milieu de la nuit, avec un bras blessé et en écharpe ; quant aux Tatares de Crimée, il y en eut à peine le tiers qui revint, à pied, et mourant de faim. Cette invasion du Khan fut la plus désastreuse pour la Tauride et la moins fatale à la Russie, dont les villes, les villages et les habitans n’éprouvèrent aucun dommage.

Les principaux Voïévodes n’allèrent pas plus loin que Serpoukhoff. Le Tsar, peut-être par le conseil de la sage Irène, leur avait écrit de poursuivre le Khan et de tâcher de détruire son armée dans les déserts ; mais Mstislafsky lui répondit qu’il ne pouvait l’atteindre ; et,