tranquille, mais dès que l’innombrable cavalerie ennemie fut descendue de la hauteur dans la plaine, le feu partit à la foi de toutes les meurtrières du camp, des couvens et du Kremlin (151) ; des centaines d’hommes d’élite de tous les régimens avec des chefs choisis, les compagnies Lithuaniennes et Allemandes avec leurs capitaines, sortirent des retranchemens pour aller à la rencontre des Tatares. Les Voïévodes, avec le principal corps d’armée, restèrent dans le fort de planches, attendant que le moment fut venu pour eux. Le combat s’engagea à la fois sur plusieurs points, parce que l’ennemi, écrasé par nos boulets, s’était dispersé et lançait des flèches ; dans la mêlée, il se servait de sabre mieux que nous ; mais nous avions l’avantage sur lui, en faisant habilement usage d’arquebuses portatives, nous tenant serrés et attaquant avec plus d’ensemble. La plaine sablonneuse se jonchait d’un plus grand nombre de morts Musulmans que Russes, aux yeux du Khan et des Moscovites. Ceux-ci couvraient les murs, les tours et les clochers, les uns armés et les autres sans armes, tous remplis de curiosité et de terreur,
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