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« Que des scélérats avaient mis le feu à Moscou ». Mais Boris tourna ce soupçon contre ses ennemis. On s’empara des gens d’Athanase Nagoï et de ceux de ses frères ; on les mit à la question et on répandit le bruit qu’ils avaient confessé ce crime. Pourtant on ne les exécuta pas, et l’affaire, non éclaircie, est demeurée un sujet de doute pour la postérité.

Invasion du Khan, et bataille aux portes de Moscou. Bientôt, comme pour favoriser Godounoff, un autre événement, en menaçant Moscou et toute la Russie d’un grand danger, vint y porter le trouble et distraire l’attention du peuple de l’horrible mort de Dmitri ; cet événement fut l’irruption des barbares. Le khan Kazi-Ghiréï, tout en trompant Fédor, par de fausses assurances d’amitié, entretenait des rapports avec le Roi de Suède (143). Il lui demandait de l’or et lui promettait de faire trembler Moscou par une invasion terrible, à laquelle il se préparait effectivement. Il obéissait aux ordres du Sultan, notre ennemi, et lui-même était mécontent de la Russie. Son premier grief était que nous avions averti les Seigneurs Lithuaniens de son projet de marcher contre leur pays, et que nous leur avions