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et que les citoyens d’Ouglitche, ainsi que lui, mériteraient le supplice pour leur trahison et leur crime. Mais cette affaire est entièrement séculière et ne doit être jugée que par Dieu et le Souverain dans les mains duquel est le pouvoir de punir et de faire grâce. Quant à nous, nous ne pouvons qu’adresser nos prières au ciel pour la conservation des jours du Tsar et de la Tsarine, et pour le bonheur et la tranquillité de la nation ». Fédor ordonna aux Boyards de juger cette affaire et de livrer au supplice les coupables. On amena à Moscou les Nagoï, la nourrice de Dmitri, son mari et le prétendu astrologue Motchaloff. Ils étaient fortement enchaînés. On les interrogea de nouveau, on les tortura et principalement Michel Nagoï, sans pouvoir obtenir de lui le faux aveu du suicide de Dmitri (136). Enfin on exila tous les Nagoï dans des villes éloignées, et on les enferma dans des prisons. La Tsarine douairière, forcée de prendre le voile, fut menée dans le sauvage couvent de Saint-Nicolas sur la Viksa, près de Tchérépovetz. Les corps du scélérat Bitiagofsky et de ses complices, que le