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Dmitri par la main lui dit : « Seigneur, vous avez un nouveau collier ». L’eniant, en levant la tête et avec le sourire de l’innocence, lui répond : « Non, c’est l’ancien ». Dans ce moment le fer assassin le frappe ; mais après avoir à peine effleuré la gorge du Prince, il tombe des mains de Volokhoff. La nourrice jette des cris d’effroi, en serrant dans ses bras l’enfant Souverain. Volokhoff prend la fuite ; Mais Daniel, Bitiagofsky et Katchaloff arrachent le Tsarévitche à sa nourrice, le poignardent et se précipitent au bas de l’escalier, au moment même où la Tsarine y arrivait, sortant du vestibule. Le jeune martyr, âgé de neuf ans, était étendu ensanglanté dans les bras de celle qui l’avait nourri, et qui avait voulu le défendre aux dépens de sa vie. Il palpitait comme une colombe, et il exhala son dernier soupir sans entendre les lamentations de sa mère au désespoir. La nourrice montrait du doigt l’infâme gouvernante, troublée par le crime, et les assassins qui traversaient la cour. Personne ne se trouva là pour les arrêter ; mais le vengeur céleste était présent.

Un moment après la ville entière offrit l’as-