l’assura de l’impunité. Il ordonna à ce monstre de se rendre à Ouglitche pour s’y occuper des affaires de la province et de la Maison de la veuve du Tsar ; de ne jamais perdre de vue sa victime, et de profiter du premier moment favorable. Bitiagofsky promit de se conformer à cet ordre et tint parole.
Avec lui arrivèrent à Ouglitche son fils Daniel et son neveu Katchaloff, qui, tous deux, avaient l’entière confiance de Godounoff. Le succès paraissait facile. Ils pouvaient être du matin au soir chez la Tsarine, ayant le soin de ses affaires domestiques et l’intendance de ses gens et de sa table ; la gouvernante du jeune Prince les aidant, avec son fils, de ses conseils et de ses actions : mais une tendre mère veillait sur Dmitri ! Avertie peut-être par quelques amis secrets ou par son propre cœur, elle redoubla de soin pour son fils chéri. Elle ne le quittait ni le jour, ni la nuit ; elle ne sortait de sa chambre que pour aller à l’église ; préparait elle-même et seule ses alimens, et ne le confiait, ni à la perfide Volokhoff, sa gouvernante, ni même à Irène sa nourrice dévouée. Il se passa un temps considérable après