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fit parvenir à Fédor, au mois de juin 1591, par le métropolitain de Ternova, avec des reliques et deux couronnes, l’une pour le Tsar et l’autre pour la Tsarine (123).

C’est ainsi que s’établit une nouvelle suprématie dans notre sacerdoce ; suprématie renversée cent dix ans après, par un grand monarque, comme inutile à l’Église, et dangereuse pour la puissance des Souverains, quoique son sage instituteur n’eût donné au Clergé aucun nouveau pouvoir politique, et qu’en changeant seulement un titre, il eut laissé le hiérarque dans la dépendance absolue du chef de l’État. Pierre Ier. connaissait l’histoire de Nikon, et il divisa, pour l’affaiblir, le pouvoir ecclésiastique ; il aurait également supprimé le rang de Métropolitain, si, de son temps, comme dans celui d’Ivan et plus anciennement encore, un seul Métropolitain se fut trouvé à la tête de l’Église russe. Pierre régnait et ne voulait que des serviteurs ; Godounoff était encore sujet et cherchait un appui, prévoyant des événemens où l’amitié de la Tsarine ne suffirait pas à son ambition et à son salut. Il avait comprimé les Boyards,