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d’elle, de l’autre côté était Boris Godounoff, tête nue, et dans un maintien modeste et respectueux ; plus loin étaient rangées les dames de distinction, en vêtemens blancs et les mains jointes. Irène demanda avec ferveur aux prélats Grecs, d’adresser leurs prières au Tout-Puissant, afin qu’il lui accordât un fils, héritier du Trône ; « et nous tous, touchés jusqu’au fond du cœur (dit l’archevêque d’Élasson dans la description de son voyage à Moscou), confondant nos larmes avec les siennes, nous demandâmes unanimement au ciel qu’il exauçât la prière pure et fervente d’une âme aussi pieuse ». Enfin, au mois de mai 1589, le Tsar permit à Jérémie de retourner à Constantinople, en lui remettant, pour le Sultan, une lettre dans laquelle il le conjurait de ne point opprimer les Chrétiens ; outre les présens, il y envoya mille roubles ou deux mille florins hongrois, pour l’érection d’une nouvelle église Patriarcale. Cette générosité lui mérita la plus vive reconnaissance de la part de tout le Clergé grec, qui, par une Charte du Concile, approuva l’établissement du Patriarcat à Moscou (122) et la