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Patriarcats. La Russie n’ambitionna pas cet honneur depuis le temps de Saint-Vladimir jusqu’à celui de Fédor. La fière et souveraine Byzance n’aurait pas consenti à une égalité de hiérarchie avec Kief ou Moscou ; mais Byzance, esclave des Ottomans, ne l’aurait point refusé à Ivan III, à son fils et à son petit-fils ; ils ne l’avaient pas demandé, peut-être par respect pour les premiers réglemens de notre Église, on dans la crainte d’augmenter, par ce titre pompeux, le pouvoir ecclésiastique au détriment du pouvoir souverain. Boris avait d’autres idées. Après avoir renversé le métropolitain Dionisi, et l’avoir ainsi puni de ses intrigues et de son audace, il n’avait pas hésité à élever à cette dignité le pacifique Job qui lui était dévoué. Il cherchait en lui un puissant appui pour ses vastes projets. Joachim, patriarche d’Antioche, était venu, en 1586, à Moscou, pour recueillir des aumônes. Le Tsar lui témoigna le désir d’établir un Patriarcat en Russie (109). Joachim promit d’en faire la proposition au concile de l’Église grecque, et il la fit en effet, en donnant des éloges à la pureté de notre foi. Au mois de