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venus du Tsar ; les laboureurs vivent dans l’aisance et ne connaissent pas d’impôts ; la justice régne partout ; le fort ne peut opprimer le faible ; l’orphelin pauvre va droit à Boris, se plaindre du frère ou du neveu de ce Boyard, qui, véritablement grand, donne tort à ses proches, même sans aucune forme de procès, car il a de la partialité pour ceux qui sont faibles et sans défenseurs ». Boris étalait ainsi son pouvoir et sa bienfaisance. Non moins ambitieux que rusé, il imagina de donner un nouvel éclat à sa domination par une innovation importante dans la hiérarchie de notre Église.

Établissement du Patriarcat en Russie. Le nom de Patriarche ne désignait, dans les premiers temps du Christianisme, que d’humbles instituteurs de la foi. Mais, dès le quatrième siècle, il devint un titre éclatant des premiers pasteurs de l’Église, dans les trois parties du monde, ou dans les trois villes les plus importantes de l’Empire chrétien, Rome, Alexandrie et Antioche. Jérusalem, lieu plein de saints souvenirs, et Constantinople, capitale du Christianisme triomphant, furent également reconnus comme grands