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et les présens pour engager le Khan à faire une invasion en Lithuanie. Dans le même temps six cents cosaques Lithuaniens commettaient des brigandages dans le midi de la Russie, brûlaient la nouvelle ville de Woronège, et massacraient le prince Ivan Dolgorouky, qui en était commandant. Nous en demandâmes satisfaction et nous donnâmes ordre au tsarévitche Araslan-Aley, fils de Kaïboula, de marcher avec ses troupes sur Tchernigoff. Enfin, au mois d’octobre 1590, Stanislas Radominsky et Gabriel Voïna, Ambassadeurs de Sigismond, arrivèrent à Moscou, pour traiter de paix et d’alliance ; mais dès leur première conférence avec les Boyards, ils déclarèrent que la Russie avait rompu la trève, en s’emparant des villes appartenant à la Suède, et qu’elle devait les rendre. On leur répondit que la Suède n’était pas la Lithuanie, que la politique n’admettait pas la considération des liens du sang entre les Souverains, et que nous n’avions pris que ce qui nous appartenait, tout en châtiant l’injustice et la perfidie. On parla long-temps d’une paix éternelle. Sigismond, comme par générosité, renonçait à