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Il espérait dominer dans le Conseil ; mais il vit bientôt un orage se former sur sa tête.

Tandis que la Russie applaudissait à la sagesse des mesures prises par le nouveau gouvernement, Moscou était le théâtre des rivalités les plus contraires et des ambitions les plus effrénées. Il courut d’abord des bruits sourds sur un grand danger qui menaçait le jeune monarque, et bientôt on nomma l’homme à qui des crimes à commettre, et le projet de troubler la Russie devaient le moins coûter. On prétendit que Belsky, après avoir empoisonné Ivan, songeait à faire périr Fédor et tous les Boyards, et à faire monter sur le trône Godounoff (6), son ami et son conseiller. Les auteurs secrets de ces calomnies étaient, d’après l’opinion générale, les princes Schouiski, qui se servirent, pour les propager, des Liapounoff et des Kikin, gentilshommes de Rézan. Ils parvinrent à soulever un peuple crédule qui, ajoutant foi à leurs suggestions, voulut, dans son aveugle dévoûment, sauver le souverain et l’État, des entreprises d’un monstre.

Émeute à Moscou. Le cri de l’émeute se fit entendre d’un bout